
Vous connaissez Pixar ? C’est le studio d’animation ultra-créatif qui, depuis sa création, n’a produit que des blockbusters : Toy Story, Wall-E, Là-Haut, Vice Versa etc.
Pixar a été cofondé par Ed Catmull, John Lasseter et Steve Jobs, et dès les débuts, ils ont mis en place une règle surprenante dans leur manière de travailler : c’est que Steve Jobs ne participerait pas aux réunions de brainstorming.
À première vue, pour Pixar, ça aurait eu beaucoup de sens, parce qu’à l’époque Steve Jobs était un expert absolu en design, en calligraphie et en technologie informatique. C’était le type à avoir pour produire des images de synthèse révolutionnaires.
Mais non, Pixar avait décidé de l’exclure de ses brainstormings et la seule raison pour laquelle ils ont fait ça, c’est que l’équipe était plus performante sans lui.
Alors, pourquoi l’équipe était-elle plus performante sans lui ?
Et plus généralement, pourquoi les meilleures équipes ne sont pas forcément celles où il y a les gens les plus brillants ?

Pour trouver la réponse, il faut se pencher sur les recherches faites par le MIT.
En 2008, un groupe de chercheurs a mené une expérimentation sur près de 700 personnes, avec l’intention de savoir s’il existait un QI d’équipe.
Ils ont divisé les 700 personnes en petites équipes et leur ont assigné une batterie d’exercices qui leur demandaient de se coordonner. Ça allait de lister les différents usages possibles d’une brique, à faire du shopping avec une liste de course pré-établie.
Et ce qu’ils ont découvert c’est que les équipes qui réussissaient un exercice de coordination, les réussissaient tous. À contrario, les équipes qui échouaient à un exercice, échouaient à tous.
Les chercheurs se sont alors concentrés sur les équipes les plus performantes pour étudier leurs comportements. Et ils ont remarqué qu’elles avaient en commun 2 traits majeurs :
- chaque personne de l’équipe avait le même temps de parole
- et qu’une grande majorité des coéquipiers étaient doués pour savoir ce que les autres ressentaient
Dit autrement :
Prenons une équipe A très sérieuse, et une équipe B avec une ambiance cool.
L’équipe A rassemble des gens brillants. Tous sont très performants individuellement. Les échanges sont efficaces, l’ODJ est bien cadré, ils finissent toujours à l’heure et ils ne perdent pas de temps à parler des sujets perso ou à étaler leurs états d’âme.
Dans l’équipe B, au contraire, les gens parlent souvent en même temps, ils prennent 20 minutes à papoter avant de démarrer leur réunion, ils se racontent des anecdotes persos et ils partent régulièrement dans des digressions au lieu de respecter l’ordre du jour.
À votre avis, quelle est l’équipe la plus performante ? l’équipe A ou l’équipe B ?

C’est l’équipe B !
Vu l’efficacité, le sérieux et les rocks stars de l’équipe A, on aurait pu penser qu’ils étaient les plus performants.
Mais en réalité, ce qui fait défaut à l’équipe A, c’est qu’elle ne donne pas l’opportunité aux gens de se raccrocher aux petites choses qui sont hors business : les anecdotes perso, les silences, les émotions sur le visage des gens.
En d’autres termes, ce qui manque à l’équipe A, c’est ce qu’Amy Edmondson, professeure à la Harvard Business School, a appelé “la sécurité psychologique”.
C’est une croyance partagée entre tous, que l’équipe ne va pas juger, punir ou rejeter une personne qui partagerait une idée nouvelle ou prendrait un risque.
Une équipe est donc en sécurité psychologique quand personne n’a peur d’être soi-même.
C’est quand chacun se dit : “Je suis…
- encouragé à remonter les problèmes
- libre de demander de l’aide aux autres
- valorisé pour mes talents et ma personnalité
- soutenu quand je prends des risques
- reconnu pour mes efforts.

Pour revenir à l’histoire de Pixar que je vous racontais au début, c’était donc pour garantir un climat de sécurité psychologique que Steve Jobs n’était pas invité dans les brainstormings.
Parcequ’aussi brillant que Steve Jobs était, il pouvait avoir un ascendant qui faisait que ça empêchait les autres de s’exprimer, de pleinement être eux-mêmes et de partager leurs idées.
Aujourd’hui la sécurité psychologique est un sujet qui est en train d’exploser.
Il n’y a qu’à regarder la courbe de tendance des recherches sur internet, depuis la crise du covid en 2020, les statistiques flirtent avec les 100% dans le monde entier.

C’est aussi le secret de la performance des équipes de chez Google.
Ça ne vous aura pas échappé : Google est une entreprise obsessionnelle sur les sujets de performance et de productivité. Et depuis 2012, après un projet de recherche de 3 ans (le projet Aristote), sur 180 équipes à étudier les paramètres qui influencent la performance, Google a tout misé sur la sécurité psychologique dans son management.
Ils ont développé tout un arsenal de méthodes et de guides pour le faire.
Et vous, que faites-vous pour que vos coéquipiers se sentent libres d’être eux-même au travail ?
🎬 La vidéo complète et originale :
Les plus lus
Vous voulez une équipe performante ?
Si vous vous êtes déjà demandé ce qui boosterait la performance de votre équipe, bienvenue au club.
J’ai analysé la culture de Patagonia !
J’ai analysé leur culture d’entreprise pour vous. Et j’ai tout passé au peigne fin : avis des employés, rituels, principes RH…
Le jour où Google a viré ses managers
Après la décision du CEO, voici ce qu’il se passe.